Le secteur des études est aujourd’hui confronté à deux tendances majeures aux conséquences importantes :
– Un univers technologique complexe dans lequel l’individu est perpétuellement connecté et, paradoxalement, de plus en plus difficile à interroger, notamment par des méthodes classiques.
– La richesse grandissante des possibilités que nous offrent les technologies et qui font de chacun de nous, souvent à notre insu, des producteurs de données provenant de nos faits et gestes sur tous les « devices » mis à notre disposition.
Il résulte de cette situation, d’une part de nouveaux protocoles, pas toujours maîtrisés, pour interroger les individus sur internet par exemple et, d’autre part, la production à chaque seconde d’une quantité extraordinaire de données dont nous commençons à peine à nous organiser pour les traiter, nous en servir et dont on peut se demander à juste titre si elles peuvent se substituer en totalité ou en partie aux enquêtes « classiques ».
Dans ce contexte, il nous paraît important voire essentiel de nous interroger sur ce qui constitue aujourd’hui encore une grande partie des études et des mesures que nous réalisons et utilisons, reposant sur des échantillons représentatifs et des individus qui acceptent de répondre, des méthodes de questionnement (face à face, téléphonique, auto-administré…), des questions et leur pertinence.
Et de les mettre en perspective avec les nouveaux moyens d’interrogation, mais aussi avec l’utilisation des données générées à chaque instant automatiquement et en grande quantité qui nous renseignent sur les comportements des individus et sur leurs centres d’intérêt sans que l’on sache si l’on peut en inférer des opinions.
Tel sera l’objectif de cette matinée organisée conjointement par nos deux organisations.

Zysla Belliat Présidente de l’IREP
Denis Bied-Charreton Directeur Général du CESP